L'Europe servirait-elle d'alibi à un futur démantèlement de La Poste ?
Bruxelles demande aux Etats membres de libéraliser le marché du courrier. Mais aussi de garantir le service public, rappelle Pierre Bauby dans cet interview pour Télérama n° 3126 du 9 décembre 2009
Education, culture, santé, énergie, poste... En France, les services publics emploient environ 30% des salariés. Et représentent également 30% de l'activité économique. C'est dire si leur avenir est une question cruciale, d'autant que, depuis la Libération et le programme nationale de la Résistance, les Français ont placé les services publics au coeur de la nation. Notre rapport aux notions d'égalité et de solidarité - le service public donnant, par définition, un accès égal à tous, sur tout le territoire - relève souvent de la passion. On l'a vu, en octobre 2008, avec le vote populaire organisé contre le projet de réforme de statut de La Poste, qui a mobilisé plus de deux millions de personnes. Alors que ce projet de loi transformant l'entreprise publique La Poste en société anonyme à capitaux publics passera en décembre 2009 devant l'Assemblée nationale, nombre de français craignent une privatisation à terme, à l'instar de ce qui est arrivé en 2008 à Gaz de France.